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Portrait de la profession infirmière en matière de sécurité routière

Auteur(s) : Savoie, Bouchard, Voyer, Lavallière
Concours d'affiches pour étudiants : 2ème place

Présentation d'affiche :

1C-Savoie

Résumé :

Contexte :

Le vieillissement de la population sera accompagné d’une augmentation des conducteurs âgés sur le réseau routier québécois. Malheureusement, plus de 60% de ces aînés auront un problème de santé susceptible d’affecter leur aptitude à conduire. Actuellement, les aînés jugés à risque sont référés à la Société de l’assurance automobile du Québec pour un test routier. Pour la plupart, ces aînés ont été référés par des professionnels de la santé. En effet, la SAAQ « n'a que rarement un contact direct avec le conducteur [ayant] une condition médicale pouvant affecter son aptitude à conduire » (Société de l'assurance automobile du Québec, 2016, p. 4). Les informations fournies par les professionnels de la santé sont donc primordiales, la SAAQ étant tributaire de celles-ci afin de prendre une décision éclairée sur le maintien ou le retrait du permis de l’individu (Société de l'assurance automobile du Québec, 2016). ce propos, les infirmières font partie des cinq professionnels autorisés légalement à juger de l’aptitude d’une personne à conduire (Gouvernement du Québec, 2018). L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) s'est d’ailleurs prononcé sur le sujet à quelques reprises au cours des dernières années. Elle soutient que « les infirmières travaillant auprès des aînés sont souvent aux premières loges pour détecter une personne à risque » (Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, 2017, p. 2). En plus de détenir une relation de confiance avec leurs patients, elles détiennent une position privilégiée leur permettant de repérer les aînés à risque et d’occuper un rôle clé dans la coordination ainsi que l'administration de soins complexes requis par les aînés (Johnson, 2000; Wiese & Wolff, 2016). Dans le contexte actuel des soins de santé, elles font parties des principaux fournisseurs de soins pour les aînés (Johnson, 2000). « Elles ont donc l'occasion de jouer un rôle de premier plan en matière d'éducation et de conscientisation auprès de cette clientèle » (Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, 2017, p. 2). Or, le rôle des infirmières en matière de sécurité routière est peu connu, tant de l’ensemble des professionnels de la santé qu’au sein même de la profession infirmière. Il s’avérait donc intéressant de se pencher sur la question, en tentant de comprendre les raisons sous-jacentes à une telle situation.

Objectifs :

Cette recension des écrits a pour objectif de dresser le portrait de la place qu’occupent les infirmières en matière de sécurité routière auprès des aînés dans le continuum d’accès au permis de conduire, au maintien de celui-ci, jusqu’à un éventuel retrait de ce dernier en adressant les options de mobilité qui s’offre aux conducteurs.

Groupe cible :

Ces travaux trouvent écho auprès des infirmières et des différentes instances gouvernementales œuvrant de près ou de loin avec la prestation de service associée aux permis de conduire.

Activité(s) :

La profession infirmière est peu présente au sein de la littérature scientifique traitant de sécurité routière. Une recension des écrits dans les bases de données Medline et CINAHL (mots clés : nurses, nurse practitioners, driving, older adult, older adult drivers) a permis d’identifier seulement trois études abordant cette thématique. Ces études ont toutes été réalisées aux tats-Unis. Les trois études ont utilisé des devis qualitatifs descriptifs, ayant de petits échantillons. Deux recherches sur trois se sont intéressées aux infirmières praticiennes spécialisées. Ces études suggèrent que les infirmières évaluent déjà, dans le cadre de leur travail, plusieurs facteurs reconnus comme étant liés à l’aptitude à la conduite automobile sans toutefois adresser la conduite comme telle. En effet, les infirmières effectuaient un examen physique global de leur patient, tel que l’évaluation de la vision, de l’audition, des réflexes et de l’état mental, tous des facteurs liés à l’aptitude à conduire. Ainsi, force est de constater qu’elles ont donc les compétences pour effectuer le repérage des aînés à risque ainsi que l’évaluation de l’aptitude à la conduite automobile des aînés, mais qu’un besoin de formation à cet effet est grandement nécessaire dans le cadre de leur formation initiale ou continue. Les études ont également ressorti un inconfort ainsi qu’un grand besoin de formation quant à la façon d’aborder le sujet délicat de la sécurité routière avec les aînés, et surtout la cessation de la conduite. Enfin, les études ont démontré que les aînés accordaient une grande importance aux conseils et recommandations de l’infirmière en matière de sécurité routière. ce propos, un parallèle sera effectué avec les pratiques cliniques actuelles au Canada afin d’identifier les particularités propres aux provinces et territoires.

Résultats attendus :

Cette recension des écrits met en lumière le rôle encore inexploité et méconnu de l’infirmière en matière de sécurité routière, tant au niveau du repérage, de l’évaluation que de l’accompagnement du conducteur qui doit accrocher ses clés. Bien qu’il ressorte des études que les infirmières détiennent les compétences nécessaires pour faire l’évaluation et qu’elles côtoient au quotidien les populations qui bénéficieraient de leurs compétences, le sujet de la sécurité routière est peu, voire non abordé dans le cursus de formation de ces professionnelles. Le vieillissement actuel de la population nous mène à revoir nos façons de faire afin de permettre à tous de maintenir une certaine forme d’autonomie par la conduite automobile lorsqu’elle est sécuritaire.