Introduction à la sécurité routière

La sécurité routière peut être définie comme l’absence de risque de préjudice pour les usagers de la route dans le réseau routier, y compris les trottoirs et les sentiers. Dans un réseau parfaitement sécuritaire, aucune blessure ne serait subie. Cependant, en raison d’une multitude de facteurs interdépendants, les blessures et les décès liés aux collisions se poursuivent et la prévention des blessures routières demeure un enjeu majeur de santé publique. En 2019, le coût social des collisions de véhicules à moteur au Canada était estimé à 41 milliards de dollars, soit environ 112 millions de dollars par jour (en dollars de 2010). https://www.itf-oecd.org/sites/default/files/canada-road-safety.pdf (en anglais)

Le fait de qualifier d’« accidents » les collisions routières et les blessures dues à la circulation routière suggère qu’il est impossible de les prévenir ou d’en réduire la gravité. Cependant, la grande majorité de ces événements ne sont pas des « accidents », car ils sont à la fois prévisibles et évitables. De nombreuses études démontrent que les interventions de santé publique ont considérablement réduit le nombre de décès et de blessures dans la plupart des pays à revenu élevé. Traffic Injuries and Deaths: A Public Health Problem We Can Solve | Global Health | JAMA Forum Archive | JAMA Network (en anglais) Par conséquent, nous faisons référence aux événements de blessures ou de dommages matériels en tant que « collisions » ou des « crashs ».

En raison de la complexité des interactions dans le réseau routier (infrastructure ou environnement, comportement humain et mode de transport), l’objectif d’atteindre des routes plus sûres implique un large éventail de disciplines. Ces disciplines comprennent la planification et l’ingénierie des infrastructures, les sciences du comportement et de la santé, le droit et l’application de la loi, les campagnes de revendications pour la sécurité routière, la fabrication de véhicules, la formation des conducteurs et la délivrance des permis de conduire, les assurances et l’élaboration des politiques et l’intervention après une collision.

Les objectifs des services préhospitaliers d’urgence sont les suivants : éviter les décès et les handicaps, limiter la gravité et la souffrance causées par les blessures et assurer la condition optimale des victimes de collisions et leur réintégration dans la communauté.

Les besoins cliniques du patient peuvent être complexes et la recherche internationale a montré que pour obtenir de meilleurs résultats cliniques pour le patient, il faut respecter un intervalle de 60 minutes (« l’heure d’or ») entre le moment de l’incident et l’arrivée à l’hôpital pour prodiguer des soins. Les dix premières minutes de « l’heure d’or » (Golden Hour), connues sous le nom « les dix minutes platines » (Platinum ten minutes), fixent la barre du temps de réponse pour les services préhospitaliers d’urgence les plus performants.

L’intervention totale après une collision comprend trois phases:

  • Phase1 -  Préhospitalier,
  • Phase 2 - À l’hôpital,
  • Phase 3 - Réhabilitation et sortie.

Afin de devenir une priorité nationale, plusieurs instances doivent être impliquées pour assurer le succès des programmes et des campagnes de sécurité routière. Ainsi, dans le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) propose un modèle de collaboration multisectorielle (voir la figure ci-contre).

Source : Diagramme adapté du Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation sur la collaboration multisectorielle en sécurité routière, par l’Organisation mondiale de la Santé, 2004
(https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/42871/9241562609.pdf;jsessionid=0F731E75878023B3952F8865DCB6A8E8?sequence=1).
© 2004 par OMS.